Dans sa présentation, Ferghane Azihari est revenu sur les défis auxquels fait face l’humanité, en lien avec la problématique du réchauffement climatique.
En introduction, il a été rappelé que dans le passé, les sociétés qui s’ouvraient au libéralisme ont connu une prospérité conséquente. Le principal modèle s’opposant au libéralisme, le marxiste, n’a lui jamais pu atteindre des résultats équivalents, expliquant son discrédit. Cet échec a entrainé une mutation du discours anti-libéral. Désormais, il est admis que le libéralisme est une réussite sur le plan matériel. En conséquence, la critique du modèle libéral s’est déplacée. Ses opposants dénoncent désormais le fait que cette richesse se ferait aux dépens de l’environnement. De fait, selon eux, si l’économie de marché et le libéralisme mettent en danger la nature, il faut y mettre fin, en réorganisant politiquement la vie des citoyens et l’économie.
Cette nouvelle critique s’accompagne d’une idéalisation de la nature et d’un désir de «retour en arrière». Ce désir va à l’encontre de l’histoire, la nature ayant longtemps été extrêmement hostile à l’humanité. Au fil de son histoire, l’humanité a développé des solutions technologiques pour réduire ces nuisances. Le système de propriété privée permet par exemple de mieux gérer cette relation conflictuelle entre la nature et les individus. Il a été rappelé que la pollution faisait bien plus de victimes dans le passé que dans nos sociétés industrielles, notamment grâce à l’avénement d’énergies plus propres.
Le réchauffement climatique est une réalité, toutefois, avant de dénoncer la société industrielle et la modernité, il s’agirait de se poser la question suivante : est-ce que le système ne contient pas les recettes pour remédier à ses défauts ? Selon l’intervenant, la réponse est clairement positive. Il cite les exemples de la Suisse qui peut compter sur l’aide de l’énergie hydraulique et de la France, sur le nucléaire. Certaines technologies peuvent permettre à des pays riches d’avoir des impacts sur la nature plus faibles que d’autres. Le discours écologique qui invite à abandonner le confort pour sauver la nature n’est donc pas cohérent. Il est même paradoxal, au vu des exemples qui démontrent le contraire. En résumé, la technologie permet aux pays avancés de réduire leur impact sur la nature.
Ensuite fut abordée la piste de la décroissance. Les figures qui défendent cette alternative ne nient pas forcément la capacité du capitalisme à surmonter les difficultés environnementales, après avoir su surmonter le problème de la pauvreté extrême. Mais pour eux le capitalisme change notre rapport à la nature et doit être condamné sur le plan moral. Leur opposition est donc austère et puritaine, dans un idéal fantasmé de retour à la nature parfaite et auto-suffisante.
Il s’avère que la question environnementale est moins technique que philosophique, car elle pose celle du rôle de l’humanité. Doit-elle être maitresse et propriétaire de la nature ? Est-elle légitime à domestiquer la nature ? De la réponse à cette question dépendra la façon de gérer la difficulté environnementale. La réponse libérale est la suivante : les pays riches peuvent se permettre de lutter plus efficacement contre les effets du réchauffement climatique grâce à la technologie et au savoir. Des infrastructures plus qualitatives et des connaissances de pointe lui octroient un avantage décisif. La prospérité place donc dans une meilleure situation pour gérer ce problème. Mettre en danger cette richesse collective et privée est de fait une solution contre-productive selon les libéraux, car elle détruit la base qui permettra de gérer au mieux le problème.
Finalement, beaucoup d’économistes – comme Ronald Coase – expliquent que la protection de l’environnement n’est pas tellement un problème de défaillance du marché, mais de bonne allocation des droits de propriété. Si les droits sur la nature sont correctement alloués, les incitatifs pour la préserver fonctionnent. Les écologistes défendent eux une position contraire. Ils souhaitent conférer des droits à la nature et réduire ceux de l’individu. C’est un anti-humanisme qui s’oppose au système libéral de propriété privée. Accepter que l’homme soit légitime à posséder la nature, sous-entend qu’il est apte à la dominer. Le nouveau paradigme écologiste souhaite affranchir la nature de l’emprise des humains, pour la sauver. Cette approche est fausse sur le plan moral et s’avère inefficace, pour les diverses raisons présentées plus haut par l’intervenant.
Revoir la présentation de Ferghane Azihari sur Youtube :
«Les sociétés modernes doivent-elles renoncer à leur liberté pour préserver la planète ?»