Si personne ne remet en cause l’égalité en droit qui caractérise la société libérale, le thème des inégalités matérielles est à la mode. Les solutions proposées pour les combattre passent – presque – toujours par un renforcement du pouvoir de l’État.
Nul ne semble avoir de doute, ce combat est une, si ce n’est la, priorité du moment. Pourtant, l’inégalité est notre situation initiale, naturelle, car nul ne naît égal. Se pose donc la question de la pertinence du combat contre les inégalités. Car l’égalité exigerait une autorité inconditionnelle sur tous pour dire ce qui doit revenir à chacun. Dès lors seulement que les prix des produits ou les rémunérations du travail ne seraient plus déterminés, plus ou moins, par l’offre et la demande du marché, créateur d’inégalité, il faudrait donc que quelqu’un en décide, ou quelque comité planificateur dont chacun peut imaginer l’immense pouvoir qu’il aurait et les pressions dont il ferait l’objet.
La première égalité est la liberté. L’égalité et la liberté ont partie liée car il ne saurait y avoir de vraie liberté pour tous sans que chacun dispose des mêmes droits et soit soumis aux mêmes devoirs, le cas échéant différenciés en fonction des charges, fonctions et responsabilités assumées. Mais cette liberté salvatrice est aussi gage de différence d’expression et de réalisation qui recrée une inégalité de situation.
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Éloge impertinent de l’inégalité
(9 pages, PDF)