Ce briefing s’intéresse au rôle des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) et aux nombreuses polémiques auxquelles ils font face. Leur statut de cible est renforcé par l’usage désormais généralisé de l’acronyme «GAFA». Ce terme dont il est difficile de tracer l’origine a fourni un qualificatif pratique et facilement mémorisable pour la presse, mais a durablement cloué au pilori quatre entreprises choisies sans respecter aucun critère objectif. La mollesse d’une telle définition n’est pas anecdotique, car elle fait écho au caractère nébuleux des accusations dont les GAFA sont régulièrement la cible.
Parmi les reproches adressés aux GAFA, les plus connus sont 1) possession d’une position dominante sur leurs marchés respectifs 2) un usage douteux sur le plan éthique de nos données personnelles 3) une volonté d’échapper à la fiscalité 4) la mise en danger de la presse par la révolution du marché publicitaire. La variété des critiques, leur manque chronique de base factuelle, la diversité des sources dont elles émanent, laissent entrevoir un certain esprit «de meute» et une volonté de canaliser la vindicte publique en direction de cibles bien commodes. Ajoutons que dans un contexte de finances publiques hors de contrôle dans de nombreux pays occidentaux, le succès financier des grandes plateformes numériques aiguise les appétits fiscaux des gouvernements.
Nous verrons que si des problèmes existent, ils ne doivent pas occulter deux faits majeurs : ce ne sont que des externalités qui accompagnent des bénéfices technologiques que nous tenons trop facilement pour acquis, et deuxièmement le pouvoir des grandes plateformes numériques cesserait d’exister dès lors que les consommateurs cesseraient de consacrer du temps et/ou de l’argent à ces plateformes. Les GAFA n’ont pas d’armée, pas de territoire, pas de pouvoir de contrainte légale, et même pas de pouvoir de censure totalement incontournable du discours ou des contenus.
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(15 pages, PDF)