Conférence en ligne du 22 mai 2023. Alexis Karklins-Marchay, essayiste et chef d’entreprise, a récemment donné une conférence aux sympathisants de l’Institut Libéral, portant sur son dernier ouvrage intitulé «Pour un libéralisme humaniste». L’auteur, qui est également chargé d’enseignement en finance à l’ESCP et à l’Université de Caroline du Nord, est connu pour ses nombreux articles et ouvrages dans les domaines de la finance, de l’histoire et de l’économie.
Dans un premier temps, l’intervenant est revenu sur l’histoire de l’ordolibéralisme, un courant de pensée né en Allemagne dans les années 1930. L’ordolibéralisme est défini comme l’héritage d’un courant de pensée puisant ses racines d’Aristote à Adam Smith. Il s’agit d’une philosophie qui met en avant l’émancipation individuelle, la propriété privée et l’économie de marché. Les ordolibéraux défendent le libre-échange, la liberté des prix, ainsi qu’une gestion rigoureuse des équilibres monétaires et budgétaires. Au-delà d’un simple libéralisme économique, il s’agit également d’un courant de pensée philosophique et éthique. Les ordolibéraux remettent en question l’idée que le laisser-faire est toujours préférable. Ils craignaient que le libéralisme du «laisser-faire» ne se réduise à la recherche du profit et de la consommation comme seules finalités. Selon eux, une société qui ne se soucie que de consommation et d’économie s’appauvrit culturellement, intellectuellement et spirituellement.
En réhabilitant l’ordolibéralisme, Alexis Karklins-Marchay souhaite mettre en avant la pertinence de ce courant de pensée pour répondre aux défis contemporains tels que la mondialisation, la liberté des échanges, le rôle de l’État et la préservation de l’environnement. Il souligne que le libéralisme ne se réduit pas à une quête effrénée du profit et de la consommation, mais qu’il peut également englober des préoccupations culturelles, intellectuelles et spirituelles. L’ordolibéralisme offre une réponse raisonnable aux critiques contemporaines du capitalisme et constitue une alternative à un modèle économique excessivement interventionniste, voire collectiviste. L’auteur affirme qu’il est possible d’envisager «un autre libéralisme», plus tempéré, qui prend en compte non seulement les aspects économiques, mais aussi d’autres dimensions de la société.
«L’économie de marché est une condition nécessaire mais non suffisante d’une société libre, juste et ordonnée»
Wilhelm Röpke
Son ouvrage vient de sortir aux Presses de la Cité «Pour un libéralisme humaniste».