La romancière et philosophe Ayn Rand (1905-1982) défend la vertu de l’égoïsme. Selon la théoricienne de l’égoïsme rationnel, rejeter le sacrifice au profit de l’indépendance, de la responsabilité et de la productivité, est le plus éthique des comportements. Son contraire, l’altruisme mortifère est dénoncé comme étant irrationnel. Pour Rand, il s’agit d’une fausse vertu, car il nécessite que les individus se sacrifient pour autrui. Elle défend un droit inaliénable de l’individu de vivre par lui-même, et pour lui-même.
Ainsi, pour Rand l’égoïste n’est pas, contrairement à la définition populaire péjorative, un individu qui sacrifie les autres à ses propres intérêts, mais plutôt celui qui a renoncé à se servir des autres de quelque façon que ce soit, qui ne vit pas en fonction d’eux, qui ne fait pas des autres le moteur initial de ses actes, de ses pensées, qui ne puise pas en eux la source de son énergie.
Ayn Rand se caractérise par une iconoclaste réhabilitation morale du capitalisme, fondée sur la promotion de l’égoïsme rationnel et l’exaltation de la souveraineté de l’individu créateur. Connue avant tout pour ses romans, elle a su éveiller l’intérêt des lecteurs avec des histoires qui mettent en avant des personnages héroïques, prêts à tout. On dit que son roman phare, «La Grève», est le livre le plus influent aux États-Unis après la Bible.
Après la présentation, vous aurez l’occasion de poser vos questions à l’intervenante.
Intervenante :
Mathilde Berger-Perrin, diplômée de l’École Normale supérieure en philosophie contemporaine, est journaliste indépendante et travaille sur le féminisme libéral. Son ouvrage «Ayn Rand – L’égoïsme comme héroïsme» vient de sortir (Michalon, 128 pages).