Face à la montée du fascisme italien et du national-socialisme allemand (le nazisme) dans l’Europe des années 1920 et 1930, les universitaires libéraux (classiques) qui fuyaient les tyrannies totalitaires de Benito Mussolini et d’Adolf Hitler cherchaient un endroit sûr où leur vie ne serait pas en danger et où ils pourraient poursuivre leurs recherches intellectuelles consacrées à la liberté politique, économique et sociale. L’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève (Graduate Institute), en Suisse, est devenu ce refuge pour un certain nombre de ces personnes.
Au cours des années 1930, le Graduate Institute, en particulier sous la direction de William E. Rappard, a réussi à réunir un corps professoral assez unique. Il était composé d’Européens et d’Américains. En particulier durant cette période, certains des membres les plus éminents étaient des intellectuels réfugiés des pays d’Europe centrale et orientale, qui fuyaient le fascisme italien et le nazisme ou qui étaient menacés par ces derniers.
Le Graduate Institute a fini par devenir, au cours de cette période, une « oasis of sanity », dans une Europe qui tombait de plus en plus sous l’emprise du totalitarisme. Dans les années 1930, les libéraux européens étaient choqués, horrifiés et effrayés par la montée du collectivisme totalitaire. Il est essentiel de comprendre cela pour apprécier l’importance de l’Institut et de ceux qui y étaient affiliés à l’époque.
L’héritage durable rendu possible par le Graduate Institute de Genève durant cette période de l’entre-deux-guerres est matérialisé par les idées de certains des grands libéraux classiques européens du XXe siècle, qui ont pu trouver un lieu tranquille et sûr pour résider dans cette période de montée de la tyrannie, de la terreur et de la guerre. Espérons que de telles oasis existeront toujours quelque part pour aider à préserver l’esprit du libéralisme classique en période de crise idéologique et philosophique.
Lire le rapport :
Une oasis de liberté dans une Europe totalitaire (pour ouvrir le document, cliquer ici)
(11 pages, PDF)