Dans sa présentation, Christian Michel est revenu sur les défis auxquels font face les démocraties aujourd’hui. Car si après son apparition la démocratie s’est largement diffusée — grâce à des défenseurs convaincus — elle fait désormais face à des vents contraires.
En introduction, il a été rappelé que la démocratie ce n’est pas le vote, mais un exercice de recherche de la vérité et de la justice. Son esprit ne se résume pas à dire qu’une décision prise par une majorité est juste, mais plutôt de prétendre que le processus qui mène à cette décision est mieux à même de révéler ce qui est vrai et juste.
En défendant les libertés, le libéralisme fixe des limites à la démocratie. C’est le libéralisme qui donne les droits humains, les libertés de déplacement, de propriété, de s’exprimer. Pas la démocratie. Si nous possédons ces libertés, l’identité des personnes qui sont au pouvoir importe moins. Car si les libertés sont assurées, leur capacité de nuire est limitée. En ce sens, selon les libéraux, il est demandé au gouvernement de limiter l’étendue du tort qu’il engendre, pas de faire le «bien».
Le mouvement populiste qui se développe s’oppose, par ses motivations, aux lumières et à l’occident. Il s’agit d’une opposition, farouchement conservatrice. Qu’il soit de droite ou de gauche, ce populisme est conservateur. Il signale une peur pour l’existant, car le changement ne pourrait être que pire. C’est le principe de précaution poussé à ses limites. La démographie accentue cette «contre-révolution». Les populations vieillissantes sont plus frileuses et recroquevillée sur leurs privilèges.
De nombreux mouvements luttent pour un retour au passé. Tant pour les écologistes, les conservateurs ou encore une partie de la gauche, le futur doit ressembler aux années 1950. De fait, nous vivons une période contre-révolutionnaire. Autrefois, les possédants étaient les anti-révolutionnaires. Aujourd’hui, c’est les élites qui le sont. Nous assistons à un inversement des rôles. Les révolutionnaires sont aujourd’hui à trouver parmi les riches et les entrepreneurs. Ceux qui annoncent que la destruction est créatrice.
Toute révolution entraine une contre-révolution. C’est ce que nous vivons aujourd’hui. Pourtant la révolution est irréversible, nous ne reviendrons pas sur la mondialisation et le progrès technique. La technologie change les rapports de production, qui influencent ensuite les rapports politiques.
Cette réalité montre que les libéraux ne doivent rien attendre de la démocratie. Car quelle que soit la résistance de la démocratie et des gens, la technologie va nous entrainer sur la route de la révolution. Dans ce cadre, l’exemple et le travail comme modèle seront toujours plus convainquant que des discours.
Le libéral peut défendre des causes en s’engageant là où il peut avoir un impact direct. Dans son entreprise, son syndicat ou dans des associations. Son rôle n’est pas nécessairement de convaincre, mais d’expliquer et de rassurer. En vivant de façon indépendante de la politique, sans rabâcher des slogans simplistes. Par un engagement qui ne cherche pas le pouvoir du vote, mais la force de l’exemple. Qui soutient partout la naissance d’une société douce. En conclusion, Christian Michel pose une question : est-ce que c’est engagement ne serait pas un modèle pour une vie humaine accomplie ?
Revoir la présentation de Christian Michel sur Youtube :
«Populistes, libéraux et idiots – Comment vivre en démocratie aujourd’hui ?»