Au premier abord, il peut sembler tentant de mettre un terme à l’accord sur la libre circulation des personnes avec l’UE, afin que «la Suisse» puisse reprendre le contrôle de l’immigration. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement? En fin de compte, cela signifie que le contrôle de l’immigration serait retiré des mains des citoyens et des entrepreneurs et confié à la bureaucratie étatique. Là où la libre circulation des personnes s’applique, la migration se fonde sur des contrats volontairement conclus entre individus. Cette migration ne nuit à personne, bien au contraire: elle améliore le niveau de vie de tous grâce à une productivité accrue, tout en générant de nouvelles opportunités d’emploi.
Toutefois, lorsque l’on parle d’«immigration libre» sous un régime de libre circulation de personnes, cela ne signifie pas que chacun a le droit de s’installer n’importe où, indépendamment des droits de propriété d’autrui. La liberté implique toujours une responsabilité individuelle dans le cadre de l’État de droit. Après tout, personne en Suisse n’a le droit d’entrer dans une maison ou d’installer une habitation dans un parc public ou sur le bord de la route. Une immigration libre n’est donc libre que dans la mesure où elle ne porte pas atteinte à la liberté des autres. Cela implique une régulation principalement régie par le droit privé, dans le sens d’une immigration «invitée».
L’État est fondamentalement un mauvais organisateur et coordinateur de la migration. Les automatismes bureaucratiques du système d’asile le montrent également. Afin d’améliorer l’arbitrage du marché, ni des quotas quantitatifs ni des taxes supplémentaires ne sont donc appropriés. Il faut plutôt privilégier les réductions d’impôts et les réformes de l’État-providence pour rendre la Suisse plus compétitive et donc plus exclusive, de manière «naturelle».
Lire le briefing:
Pourquoi la liberté de contrat de travail en Europe reste favorable à la Suisse
(6 pages, PDF)